Interview alumni : Bastien Extrat, ingénieur en systèmes embarqués

Interview alumni : Bastien Extrat, ingénieur en systèmes embarqués

Découvrez le portrait de Bastien Extrat, ingénieur en systèmes embarqués et ancien élève du BTS SIO à Saint-Michel. Aujourd’hui installé en Suisse, il nous dévoile ses projets innovants, son aventure entrepreneuriale, et l’impact de sa formation sur sa carrière. Avec passion, Bastien partage ses expériences et livre des conseils précieux aux jeunes aspirants à une carrière dans l’ingénierie électronique et les systèmes embarqués.


Bonjour Bastien, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m'appelle Bastien Extrat, j'ai 28 ans, et je suis ingénieur en systèmes embarqués. Je travaille en Suisse, dans un institut spécialisé dans les systèmes embarqués qui couvre tout ce qui va du développement de cartes électroniques à la programmation hardware et software. Pour ma part, je m'occupe du développement software, intégration hardware (choisir des composants et les intégrer dans un système) jusqu'à l’assemblage de prototypes.

En quoi consiste votre métier ?

Mon métier consiste principalement à travailler sur des projets de recherche appliquée et de développement, en partenariat avec des entreprises. Ces dernières soumettent des propositions de financement pour le développement ou l'amélioration de produits, et nous les accompagnons dans ce processus.

Par exemple, je travaille actuellement sur un bras robotique destiné à des mesures de haute précision, particulièrement utilisé dans le secteur automobile par exemple. Cela permet de s'assurer que les pièces respectent certaines spécifications avec un degré de précision très élevé. Mes missions varient beaucoup : je peux travailler sur des projets très logiciels, très matériels ou combinant les deux, ce qui me permet d’être polyvalent.

Une autre part de mon métier consiste à assister les professeurs en séance de travaux pratiques, notre rôle ici est de répondre aux questions des étudiants et les aider à comprendre ce qu’ils réalisent. 

Aujourd'hui, où en est votre projet entrepreneurial ? Et dans quel cadre le développez-vous ?

Je mène aussi un projet entrepreneurial en parallèle, axé sur la conception d’un fauteuil roulant nouvelle génération capable de franchir des obstacles pour rendre les utilisateurs plus autonomes dans leurs déplacements.

Nous avons obtenu des financements initiaux pour développer un prototype, mais c'est un projet complexe. Il nécessite des investissements importants, surtout dans un domaine comme le médical. J’ai beaucoup appris sur la gestion de projet, la recherche de fonds et le management, mais les résultats restent mitigés. Aujourd'hui, nous sommes à un point où il faut décider si on continue ou si on met fin au projet.

Je développe ce projet au sein de mon institut, qui est rattaché à une haute école en Suisse, qui soutient le projet. J’ai bénéficié d’un accompagnement technique et stratégique grâce à des collègues expérimentés, bien que je sois officiellement le seul porteur du projet.

Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour être ingénieur dans votre domaine ?

Un ingénieur en systèmes embarqués doit avoir des compétences variées, sans nécessairement être expert dans chaque domaine. Les systèmes embarqués couvrent un spectre large, du téléphone aux systèmes dans les voitures.

Il faut être capable de comprendre les besoins, de s'adapter rapidement et d’être force de proposition. Ce rôle exige également des compétences en communication, car il faut savoir dialoguer avec des profils très différents : directeurs, techniciens ou chefs de projet. Enfin, une forte capacité d’adaptation et une ouverture d’esprit sont essentielles pour naviguer entre les aspects techniques, stratégiques et relationnels.

Quel a été votre parcours de formation pour devenir ingénieur en systèmes embarqués ?

J’ai suivi un parcours atypique. J’ai toujours été passionné d’électronique, dès mon enfance, en démontant tout ce qui me passait sous la main. Après un bac STI2D option systèmes numériques, j’ai intégré le BTS SIO à Saint-Michel (option SLAM). Cependant, je me suis rapidement rendu compte que l'électronique me manquait et que je ne voulais pas me limiter à la programmation.

Après le BTS, j’ai exploré différentes options et décidé de suivre une prépa ATS (Adaptation Technicien Supérieur). Cette année condensée a été très intense, mais elle m’a permis de rattraper partiellement mes lacunes en maths et en physique. Ensuite, j’ai réussi à intégrer l’ESIREM, devenue aujourd’hui Polytech Dijon, où j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur.

Ce parcours a été semé d’embûches, notamment sur le plan personnel, mais il m’a appris à persévérer. Ces expériences ont façonné ma capacité à relever des défis et à gérer des projets complexes dans mon métier actuel.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

Ce qui me plaît, c'est la diversité des projets et la possibilité d’être force de proposition. Les systèmes embarqués évoluent rapidement, notamment avec l’intégration de l’intelligence artificielle. Cela implique des défis passionnants en termes de performances, de consommation d’énergie et de développement de nouveaux outils. C’est un domaine qui ne cesse de se renouveler.

Quel est le plus grand challenge que vous rencontrez ?

Le plus grand défi, pour moi, reste le relationnel. Communiquer efficacement avec des personnes aux profils variés, des techniciens aux directeurs, n’est pas toujours simple. En Suisse, les différences culturelles et générationnelles ajoutent une couche de complexité.

De plus, je constate que les jeunes ingénieurs manquent parfois d’ouverture d’esprit et de sens collectif. Cela peut compliquer les projets nécessitant une collaboration étroite. Enfin, l’évolution rapide des outils et des technologies oblige à un apprentissage constant.

Qu’est-ce que votre BTS SIO à Saint-Michel vous a apporté ?

Le BTS SIO à Saint-Michel m’a donné une base solide en programmation et en management. Mais surtout, j’ai rencontré des enseignants inspirants, comme Stéphanie Buffet, qui m’ont encouragé à dépasser ma zone de confort. Sa curiosité et sa capacité à trouver des réponses m’ont motivé à aller plus loin dans mes études et ma carrière.

De plus, l’ambiance à Saint-Michel était superbe. Les relations entre professeurs et élèves étaient presque collégiales, avec beaucoup de respect et de bienveillance. Cela m’a aidé à développer une confiance en moi qui m’a servi dans mes études supérieures et ma carrière.

Avez-vous un conseil pour les jeunes qui veulent se lancer ?

Ne vous laissez pas enfermer dans des cases. Un BTS n’est pas une limite pour devenir ingénieur, même si cela demande des efforts supplémentaires pour combler les lacunes en maths et en physique. Restez curieux, essayez différentes voies et ne craignez pas de sortir des sentiers battus. Il est tout à fait possible de devenir ingénieur dans sa carrière sans être passé par un tel parcours. Cela peut être difficile, mais avec de la passion et de la persévérance, tout est possible.


You may also be interested in the following articles