Interview de Claire BASSO : formatrice agréée fresque du climat

Interview de Claire BASSO : formatrice agréée fresque du climat

Découvrez l'interview de Claire BASSO, une professionnelle passionnée et déterminée, qui œuvre à sensibiliser les entreprises aux changements climatiques. Claire a tracé un parcours remarquable, de la finance à l'entrepreneuriat au Nicaragua, démontrant une capacité d'adaptation et un engagement profond envers la durabilité !

Quelle est votre profession et quelles missions accomplissez-vous régulièrement ?


Depuis deux à trois ans, je travaille en tant qu'indépendante, principalement en collaborant avec des entreprises pour les sensibiliser aux changements climatiques grâce aux fresques du climat. Je possède également des compétences en bilan carbone. Mon quotidien consiste à explorer les offres et les demandes des entreprises dans ma région, en consultant par exemple le site de la fresque du climat. Je procède ensuite à la prise de contact et au démarchage des entreprises intéressées pour comprendre leurs besoins spécifiques, qu'il s'agisse d'interventions virtuelles ou de formations internes. En fonction de leurs demandes, je planifie et réalise les ateliers nécessaires directement chez le client.

Pouvez-vous nous décrire en quoi consistent précisément vos ateliers ?


Les ateliers que je propose durent trois heures et ont pour objectif d'expliquer les causes et les conséquences des changements climatiques. Il ne s'agit pas de conférences traditionnelles, mais plutôt d'ateliers interactifs de team building, où la participation active est encouragée.

Dans la première partie, qui dure environ une heure et demie, les participants, répartis en petits groupes, travaillent avec ce que nous appelons la "fresque". Il s’agit d’un ensemble de 42 cartes reprenant les conclusions des rapports du GIEC. Cet exercice permet aux participants de mieux comprendre les mécanismes et les impacts des changements climatiques.

La seconde partie de l'atelier est consacrée à la créativité. Les participants sont invités à choisir un titre, réfléchir et organiser les cartes de manière cohérente, tout en intégrant des éléments de référence essentiels. L'objectif final est d’encourager les participants à exprimer leurs ressentis et à réfléchir aux actions concrètes qu'ils peuvent entreprendre, que ce soit dans leur vie personnelle ou professionnelle, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

L’enjeu principal de ces ateliers est de conscientiser les individus sur la nécessité d'agir activement pour avoir une chance de respecter les accords de Paris et atténuer, dans la mesure du possible, les effets des changements climatiques.

Selon vous, quelles qualités sont essentielles pour exceller dans ce métier ?


La passion pour le sujet me semble primordiale. Elle confère une crédibilité et une ardeur nécessaires pour transmettre efficacement le message et engager les participants dans l’atelier.

L’intelligence émotionnelle est aussi cruciale ; elle permet de connecter avec les participants, même ceux qui ne montrent pas initialement un grand intérêt pour le sujet, et de les amener à approfondir leurs réflexions.

La capacité d’adaptation est une autre qualité essentielle. Elle permet de s’ajuster à différents interlocuteurs et de répondre de manière appropriée à leurs besoins et interrogations.

Enfin, la curiosité est un moteur permettant d’évoluer et de continuellement enrichir ses connaissances et compétences, même si l'on ne possède pas initialement une formation formelle dans le domaine. Personnellement, je n’avais pas de formation initiale en écologie ou environnement, mais ma curiosité et mon intérêt profond pour le sujet m’ont poussée à me former et à développer mon expertise.

Qu’est-ce qui vous procure le plus de satisfaction dans l’exercice de ce métier ?


Ce qui me ravit le plus dans ce métier, c’est de constater l’impact positif des ateliers sur les participants. Observer les gens modifier leurs perspectives, ajuster leurs opinions après avoir assisté aux ateliers est extrêmement gratifiant. Cela me donne l’espoir que mes efforts contribuent non seulement à transformer les individus mais aussi, je l'espère, à influencer progressivement les pratiques au sein des entreprises.

Quel parcours avez-vous suivi pour en arriver à votre profession actuelle ?


Après mon bac au lycée Saint-Michel, j’ai débuté mon parcours académique en classe préparatoire commerciale, puis me suis lancée dans le monde professionnel de la finance, en commençant par l'audit financier pendant trois ans. Par la suite, j'ai évolué pendant une dizaine d'années dans la gestion d'actifs immobiliers, me focalisant principalement sur des domaines financiers, puis graduellement vers des postes plus orientés vers l’immobilier.

En 2016, j'ai entrepris un tournant significatif : j'ai co-créé un surf camp au Nicaragua, une entreprise centrée sur l'accueil de touristes venant pour le surf et le yoga. Cela a duré quatre ans, jusqu'à ce que la pandémie de COVID-19 impose la fermeture de notre camp, principalement fréquenté par des visiteurs internationaux.

Durant cette période, mon intérêt pour les questions de décarbonation et de transition énergétique et climatique s'est intensifié. À mon retour en France, une opportunité s'est présentée pour aider un ami dans une mission de conseil en stratégie digitale. J'ai saisi cette occasion, adopté le statut d'auto-entrepreneur, et progressivement, j'ai commencé à me consacrer à des ateliers de sensibilisation au changement climatique. J'ai aussi collaboré occasionnellement avec d'autres organisations, comme Saint-Michel, en contribuant au développement de leurs programmes de BTS en alternance.

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes qui envisagent une carrière similaire à la vôtre ?


Je recommanderais avant tout de chercher du sens dans son travail. Même dans les moments où l’on apprécie moins ce que l’on fait, il est essentiel de tirer des enseignements et d’apprendre constamment. N’ayez pas peur de réorienter votre carrière si vous sentez que cela est nécessaire. Le changement peut s’avérer difficile et requiert des efforts, mais il reste tout à fait réalisable. Il est crucial de bien réfléchir à ce choix, de peser le pour et le contre, et de se donner les moyens pour effectuer cette transition de manière éclairée et réfléchie.

You may also be interested in the following articles